[Ouvrage recensé] China’s urban century : governance, environment and socio-economic imperatives. Edited by François Gipouloux. Cheltenham : Edward Elgar, 2015. 287 p.
La Chine urbaine serait fonction de sa masse et de sa vitesse
La Chine attire, la Chine excite, la Chine fait envie et fait peur en même temps par ses formidables capacités aux changements. On craignait hier sa puissance économique et ses taux de croissance pharamineux quand maintenant on s’interroge sur les effets de son ralentissement. La Chine, grande consommatrice de produits de luxe, dont les vins de Bordeaux et de Cognac, tremblerait devant des remises en cause, des déviations comportementales des Princes rouges, de notables et d’« honorables » entrepreneurs, des scandales dans les provinces moins « tenues » par le pouvoir central. La Chine moderne qui flamboie et qui crée des « quartiers » de ville plus grands que nos plus grandes métropoles, qui éblouie par ses lumières qui veulent et peuvent rendre jalouses New York, Londres et Paris. Mais cette Chine, c’est essentiellement celle de quelques très grandes villes, celle d’une urbanisation singulière, rapide et fascinante comme elle peut être inquiétante : sa pollution, ses congestions, le vieillissement de sa population. En dix ans, on ne reconnaît pratiquement plus Pékin, on n’ose dire le centre, pas davantage Shanghai et le rythme des transformations semble sans commune mesure avec ce que l’on a connu sans pouvoir dire que la vitesse de réalisation rattrape ou dépasse les plans pourtant nombreux et ambitieux ou si ceux-ci s’efforcent de mettre un peu d’ordre dans des mécanismes et des processus que le pouvoir a du mal à orienter, encore moins à maîtriser, préoccupé sans doute par des questions plus essentielles d’ordre interne : le contrôle des membres de la société, la suppression de la règle d’un enfant unique. D’ordre externe aussi : la place de sa monnaie dans la finance internationale, sa présence en Asie, en Afrique et sa volonté d’être l’autre puissance mondiale. Et c’est de cette Chine urbaine et en voie d’urbanisation dont il est question : un siècle de Chine urbaine, 1950-2050 et la Chine des années 2000 à 2050 qui intéresse surtout les auteurs du volume.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante : Monique Abud (12 avril 2016). Un siècle, le siècle de la Chine urbaine ? Carnets du Centre Chine (CNRS/EHESS). Consulté le 7 décembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/mfk7
Les Carnets du Centre Chine sont édités par le Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine. Ils traitent de la vie scientifique de l’équipe de recherche en présentant les recherches et les activités scientifiques de toute l’équipe du CECMC : interviews d’auteur lors de la sortie de livres, comptes rendus d’ouvrages de chercheurs du CECMC et de conférences lors de la venue de chercheurs étrangers, exposés de doctorants sur leurs recherches et notes de chercheurs de retour de mission.
La Chine attire, la Chine excite, la Chine fait envie et fait peur en même temps par ses formidables capacités aux changements. On craignait hier sa puissance économique et ses taux de croissance pharamineux quand maintenant on s’interroge sur les effets de son ralentissement. La Chine, grande consommatrice de produits de luxe, dont les vins de Bordeaux et de Cognac, tremblerait devant des remises en cause, des déviations comportementales des Princes rouges, de notables et d’« honorables » entrepreneurs, des scandales dans les provinces moins « tenues » par le pouvoir central. La Chine moderne qui flamboie et qui crée des « quartiers » de ville plus grands que nos plus grandes métropoles, qui éblouie par ses lumières qui veulent et peuvent rendre jalouses New York, Londres et Paris. Mais cette Chine, c’est essentiellement celle de quelques très grandes villes, celle d’une urbanisation singulière, rapide et fascinante comme elle peut être inquiétante : sa pollution, ses congestions, le vieillissement de sa
population. En dix ans, on ne reconnaît pratiquement plus Pékin, on n’ose dire le centre, pas davantage Shanghai et le rythme des transformations semble sans commune mesure avec ce que l’on a connu sans pouvoir dire que la vitesse de réalisation rattrape ou dépasse les plans pourtant nombreux et ambitieux ou si ceux-ci s’efforcent de mettre un peu d’ordre dans des mécanismes et des processus que le pouvoir a du mal à orienter, encore moins à maîtriser, préoccupé sans doute par des questions plus essentielles d’ordre interne : le contrôle des membres de la société, la suppression de la règle d’un enfant unique. D’ordre externe aussi : la place de sa monnaie dans la finance internationale, sa présence en Asie, en Afrique et sa volonté d’être l’autre puissance mondiale. Et c’est de cette Chine urbaine et en voie d’urbanisation dont il est question : un siècle de Chine urbaine, 1950-2050 et la Chine des années 2000 à 2050 qui intéresse surtout les auteurs du volume.
