De la culture matérielle aux pratiques alimentaires
Présentation de Sandrine Ruhlmann, postdoctorante au Laboratoire d’anthropologie sociale (Collège de France) courriel.
Dans le cadre de mes recherches, je me suis dotée d’une formation sur les techniques et la culture matérielle et sur les populations nomades : les gens du voyage (France), les jongleurs itinérants (France, Europe), les Mongols immigrés (France) et depuis maintenant 13 ans les éleveurs nomades (Mongolie, Mongolie méridionale). Sur la base d’une étude des techniques et de la culture matérielle chez ces populations nomades, je me suis spécialisée sur la cuisine. Je vais montrer de quelle manière j’ai défini l’objet anthropologique que constituent les « pratiques alimentaires » et mis en place un protocole d’observation permettant à la fois de recueillir des données sur des gestes techniques, des objets, des mouvements ou séquences et des pratiques alimentaires.
Concernant la société mongole, cette étude a permis de mettre en évidence un paradigme alimentaire structurant, dont le fil directeur est le partage, analysé sous ses différentes modalités, et la conception mongole du bonheur collectif. Dans mes recherches actuelles, l’alimentation est davantage un outil de pénétration de la société et permet d’étudier des questions d’enjeux globaux où l’alimentation est étudiée en rapport avec la politique et la religion, comme l’émergence des mouvements nationalistes (territorialité, ancestralité, autochtonie, authenticité, ethnicité, identité), ou en rapport avec les crises alimentaires, sanitaires et sécuritaires (zoonoses).
Date
- le jeudi 28 novembre 2013 à 11 h
Lieu
Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine, UMR 8173 Chine, Corée, Japon 190 avenue de France 75013 Paris
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Jacqueline Nivard (22 novembre 2013). De la culture matérielle aux pratiques alimentaires. Carnets du Centre Chine (CNRS/EHESS). Consulté le 14 mai 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/mej3